STAGE GILBERT GRUSS – MARS 2013 [ 1ere partie ]

AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE MAÎTRE GILBERT GRUSS

Comme le rappelle Gilbert Gruss, dans sa présentation du stage, de nombreuses techniques particulièrement efficaces dans le combat réel ont été interdites en compétition parce qu’elles présentaient de trop grands dangers pour le partenaire. Dès lors on a assisté petit à petit à l’abandon de certaines techniques au profit de coups percutants valorisés en shiai (combat sportif) parce que plus impressionnants pour les spectateurs ou plus lisibles pour le corps arbitral. Or, ceci a été préjudiciable à long terme, car l’apprentissage des arts martiaux s’est vu amputé de tout un éventail de techniques ( saisie, projection, luxation, immobilisation, clés…) qu’il est pourtant nécessaire de connaître. Il montre par exemple que la main ouverte offre beaucoup plus de possibilités que le poing pour mettre un adversaire hors de combat. Mais il insiste aussi sur le fait que dans toutes les techniques utilisant les membres supérieurs, les deux bras doivent travailler de manière fluide et coulée. Il est donc primordial que les transferts de poids de corps le soient aussi pour que l’harmonie entre le haut et le bas soit parfaite. Enfin, il nous rappelle aussi que la technique n’est rien sans un mental fort et aiguisé, afin de percevoir plus rapidement les attaques de l’adversaire.

Le stage est axé principalement sur le travail du shuto uke et ses différentes utilisations. Gilbert nous en reprécise le sens exact afin d’éviter certaines confusions.

shutô (手刀) signifie littéralement « sabre de la main » : on peut décomposer les idéogrammes ainsi : 手 (shu ou te ) = main et 刀 (tô ou katana) = katana

uke (受 ou 受け) signifie « réception » . On traduit souvent uke par blocage mais c’est une petite erreur. Uke vient du verbe ukeru (受ける) que l’on peut traduire par : recevoir, attraper, accepter, capter, subir, obtenir.

Renzoku (enchaînement)

En yoi, reculer la jambe droite et passer en shuto uke en kokutsu ( 1er transfert de poids de corps). Passer en zenkutsu (2ème transfert de poids de corps) et frapper jodan nukite main droite. La main gauche qui est en l’air effectue dans le même temps osae uke( pression vers le bas). Passer en kibadachi (3ème transfert de poids de corps) et frapper shuto uchi bras gauche. Le poing droit revient en hikite. Repasser en zenkutsu (4ème transfert de poids de corps) et frapper jodan haito uchi bras droit. Le travail s’effectue à gauche et à droite.

Travail à deux

Tori en garde kamaé, attaque jodan kizami zuki (coup de poing direct donné du poing avant). Uke en yoi esquive sur l’arrière et dévie le bras de son adversaire avec la main droite (armement du shuto). Tori réplique avec jodan gyaku zuki. Il est immédiatement bloqué par le shuto gauche de Uke. Il tente alors une riposte par un tsuki chudan mais Uke dévie son attaque avec osae uke (pression vers le bas) et vient le frapper à la gorge avec nukite. Le bras gauche qui est en protection vient écraser la veine jugulaire en shuto uchi. Uke met définitivement son adversaire hors de combat en enchaînant haito uchi derrière la nuque.

Tori jambe gauche en avant attaque jodan gyaku zuki. Uke en yoi esquive sur la gauche et dévie le bras avec shuto uke. Tout en gardant le contact, Uke riposte chudan maewashi geri. En reprenant ses appuis, il dégage le bras de son adversaire de la main gauche en l’enroulant (gedan barai)et riposte avec gyaku zuki jodan, nukite ou empi.

Tori a aussi la possibilité d’effectuer une clé d’épaule en prolongeant l’enroulement du départ.

Tori jambe gauche en avant attaque jodan gyaku zuki, Uke en yoi esquive sur la droite et vient saisir le poignet de son adversaire sur le blocage du shuto. Il l’enroule dans le sens anti-horaire pour verrouiller son bassin afin d’éviter une riposte de celui-ci. En effectuant un changement de main, il vient bloquer le coude de Tori avec son bras gauche tout en appuyant dans le même temps avec sa main droite pour amener l’articulation du poignet sur l’arrière.

ACCES PARTIE 2