ATELIER GOSHIN, PAR GEORGES DURAND (6EME DAN FEKAMT)
Avant de débuter son atelier, Georges Durand rappelle quelques principes de base par rapport au Goshin. Il s’agit d’un budo qui tire ses techniques du karaté pour se protéger. C’est donc une méthode de self-défense pour le combat rapproché. Go signifie « protection » et Shin renvoie à l’idée « de corps ». Les techniques que l’on trouve dans les kata peuvent être exploitées de différentes façons pour faire face à un agresseur. Par conséquent, un même geste pourra correspondre à une frappe, un blocage, une projection ou une clé. Il rappelle que dans un kata, l’embusen (dessin, plan du kata au sol) donne des informations. En goshin, il est donc important de s’en servir tout en l’adaptant bien évidemment. De plus, c’est souvent dans les changements d’appui que l’on trouvera des pistes pour améliorer l’efficacité de telle ou telle technique.
Pour illustrer son propos, Georges Durand propose de travailler d’abord sur le shuto uke. Souvent assimilé à un blocage, le shuto uke correspond au « sabre (to) de la main (shu) ».
Tori cherche à repousser Uke avec sa main à plat. Uke dévie de sa main gauche l’attaque dans un premier temps en esquivant sur la gauche tout s’écrasant sur l’arrière. Dans un deuxième temps, le bras droit qui se trouve sous le bras gauche vient dégager le poignet de Tori pour le saisir ensuite dans la phase descendante. Georges ouvre une petite parenthèse pour expliquer que la saisie ne peut pas s’effectuer de front. Il est plus simple d’enrouler le bras de l’adversaire, glisser le long du membre supérieur pour attraper le poignet à la fin. En procédant ainsi on peut tirer son agresseur vers le bas pour le déséquilibrer. Il explique que le bras droit s’arme sous le bras gauche et non pas au-dessus dans ce cas de figure. C’est une possibilité qu’offre le shuto que l’on assimile dans ce cas à un tate shuto. Ensuite pour enchaîner le second Shuto Uke, Uke transfère son poids sur la droite d’un coup sec. La main gauche vient se mettre dans le creux du coude et la main droite va remonter vers l’épaule de Tori. En poussant sur le coude vers l’intérieur et tirant violemment sur l’arrière avec la main droite, Uke projette son adversaire.
Georges présente ensuite une variante sur la même attaque. Le début est identique pour le premier shuto mais le final du second change. Lors du transfert de poids de corps sur la droite, la main droite remonte vers l’épaule et la main gauche vient saisir à son tour le poignet de Tori. On se trouve donc avec une saisie où les 2 pouces se font face et où les mains forment un triangle comme dans l’ouverture de kankudai ou lors du salut. Il suffit ensuite de tirer avec la main gauche sur l’extérieur pour déséquilibrer Tori. On se retrouve dès lors dans la position du shuto classique. Une fois au sol, Uke pique son adversaire en nukite sur un point vital pour le mettre hors d’état de nuire.
Après avoir remontré la clé de coude sur le gedan barai, Georges conclut son atelier sur le moroté haiwan uke que l’on trouve au début d’Heian nidan. Tori vient saisir Uke à la gorge de sa main droite. Celui-ci esquive sur le côté et monte son bras droit en jodan age uke pour dégager la main de Tori. Dans le même temps son bras gauche passe à l’intérieur et vient se placer dans le creux de son coude. En tirant avec ce bras, le coude de son adversaire vers lui, Uke saisit la main droite de Tori et effectue une clé de poignet (tekubi osae) en venant comprimer son coude contre son épaule. En libérant son bras gauche, il peut le frapper au visage en tettsui ou le faire tomber sur l’arrière.